Mohammed Drihem
Nice, France – L’Espagne a concrétisé aujourd’hui son engagement en faveur d’une économie bleue durable en Méditerranée en annonçant une contribution de 8,5 millions d’euros au Partenariat Bleu pour la Méditerranée (PBM). Cette annonce, faite lors de la « Journée méditerranéenne » de la troisième Conférence des Nations unies sur les océans (UNOC3) à Nice, selon un communiqué de l’UpM ; marque une étape cruciale dans la mobilisation d’investissements pour des projets environnementaux et économiques innovants dans la région.

Ce financement précise-t-on ; porte à 22 millions d’euros le total des contributions au PBM, un fonds multi-donateurs soutenu par l’Union pour la Méditerranée (UpM) qui vise à débloquer des investissements à grande échelle pour des initiatives d’économie bleue durable en Méditerranée méridionale et en mer Rouge. Aux côtés de l’Espagne, la Suède, l’Allemagne, la France et l’Union européenne ont déjà contribué à ce fonds.

Selon la même source d’information ; le PBM a d’ores et déjà annoncé le financement de trois projets phares, illustrant la diversité et l’impact potentiel de ces investissements à connaitre : Le premier parc éolien offshore du Maroc : Prévu près d’Essaouira, ce projet d’une capacité de 1000 MW, dont les travaux devraient débuter d’ici 2029, positionnera le Maroc comme un acteur majeur des énergies renouvelables marines dans la région, le second projet porte sur la Restauration d’un écosystème corallien en Jordanie ; dans le golfe d’Aqaba, le projet de l’oasis d’Ayla vise à régénérer un écosystème corallien vital et à implémenter un système de stockage thermique, avec une augmentation attendue de la couverture corallienne de 240 % et enfin ; le projet de Construction d’une station d’épuration en Égypte ; la station d’Alexandrie-Est, opérationnelle d’ici 2028 qui traitera 300 000 m³ d’eaux usées par jour, améliorant l’assainissement pour 1,5 million d’habitants et réduisant significativement la pollution régionale.
Ces initiatives précise-t-on, démontrent la capacité du PBM à soutenir des projets transformateurs qui, autrement, peineraient à obtenir des financements auprès des institutions financières traditionnelles.
L’événement « Tracer la voie vers une économie bleue durable : la Méditerranée ouvre la voie », organisé par l’UpM, a réuni des représentants gouvernementaux, des agences de développement, le secteur privé et la société civile pour souligner le rôle moteur de la Méditerranée dans la promotion d’une utilisation durable des ressources marines.

Depuis la première déclaration ministérielle de l’UpM sur l’économie bleue durable en 2015, plus de 500 millions d’euros ont été mobilisés pour plus de 250 projets régionaux. Ces efforts se concentrent sur des domaines clés tels que les clusters maritimes, la décarbonation, la biodiversité marine, les emplois bleus, les énergies renouvelables, le tourisme durable, la prévention de la pollution et le développement de l’économie circulaire.
Des figures influentes ont pris la parole, dont Costas Kadis, Commissaire européen chargé de la pêche et des océans, Sara Aagesen, Ministre espagnole de la transition écologique, Aiman Soleiman, Commissaire de l’Autorité de la Zone économique spéciale d’Aqaba, et Nasser Kamel, Secrétaire général de l’UpM. Tous ont souligné l’importance cruciale de la Méditerranée comme modèle de coopération pour une gestion durable des océans.

« La Méditerranée n’est pas seulement une étendue d’eau. Elle est le berceau de civilisations, un foyer de biodiversité et une source vitale de subsistance pour des millions de personnes. Elle façonne notre histoire, notre économie et notre identité », a rappelé Sara Aagesen, Ministre espagnole de la transition écologique.
Le Secrétaire général de l’UpM, Nasser Kamel, a quant à lui affirmé que : « Face aux troubles géopolitiques, l’économie bleue durable est une force qui nous unit, malgré nos différences. Nous restons déterminés à mettre à profit notre position de plateforme pour les 43 États membres de l’UpM et les innombrables acteurs sectoriels afin de mobiliser davantage d’investissements dans la région, favorisant ainsi un développement durable et équitable. »
Cet engagement renouvelé envers l’économie bleue méditerranéenne promet un avenir plus durable et prospère pour les populations de la région, en s’appuyant sur l’innovation et la collaboration.