Suite à l’engouement médiatique suscité par la saisie de perroquets en possession d’un promoteur touristique par l’Agence National des Eaux et Forêts à Chefchaouen, relayée par plusieurs médias et réseaux sociaux, l’agence a publié un communiqué de presse afin de lever toute confusion ou incompréhension sur ce qui s’est passé et de rapprocher l’opinion publique des interventions de l’Agence National des Eaux et Forêts et de leur nature :
Selon le communiqué de l’Agence, les perroquets, que l’on trouve généralement dans les régions tropicales et subtropicales, sont considérés comme le groupe d’oiseaux le plus menacé au monde, dont le nombre est en constante diminution dans l’environnement naturel, en raison de plusieurs facteurs, notamment le commerce illégal, car ils sont exportés de leur pays d’origine vers le reste du monde en tant qu’animaux de compagnie et d’ornement, en raison de leur voix et de leurs couleurs vives.
En réponse à la pression croissante exercée sur ces oiseaux, dont la plupart des espèces figurent sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la communauté internationale a inscrit la plupart d’entre eux dans les annexes de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), dans le but de légaliser leur commerce et de mobiliser la coopération et l’implication de tous les pays dans les efforts déployés pour lutter contre le phénomène du commerce illégal de ces espèces, selon le même communiqué.
Dans ce contexte, et afin de mettre en œuvre les dispositions de cette convention que le Maroc a signée depuis 1975, le gouvernement marocain a promulgué en 2011 la loi n° 29.05 relative à la protection et au contrôle du commerce de la flore et de la faune sauvages et son décret d’application en 2015. Les perroquets sont classés parmi les espèces inscrites dans les catégories de cette loi qui interdit leur détention sans l’obtention d’une licence délivrée par l’Agence national des eaux et forêts, après avoir fourni les documents prouvant qu’ils ont été obtenus conformément aux exigences de la Convention CITES et de la loi n° 29.05.
Dans l’article 73 de la loi précitée, le législateur a accordé aux détenteurs de ces espèces un délai de six mois, à compter de la date de publication du texte adopté pour son application en juin 2015, pour se conformer à ses dispositions et obtenir les licences et certificats prévus par cette loi. Depuis, l’Agence Nationale des Eaux et Forêts a mené plusieurs campagnes de sensibilisation à travers tous les médias audiovisuels, des séminaires et des réunions sur plusieurs fronts pour faire connaître le contenu de cette loi et ses exigences.
Etant donné que les perroquets en possession d’un promoteur touristique à Chefchaouen étaient enregistrés sous les catégories de la loi 29.05, et que la personne concernée n’avait pas de licence pour les posséder ou de documents prouvant qu’ils ont été acquis conformément aux exigences de la CITES et de ladite loi, les exigences de cette loi ont été appliquées et les oiseaux en question ont été saisis.
L’intervention de l’Agence National des Eaux et Forêts, qui a été supervisée par le Procureur près du Tribunal de Première Instance de Chefchaouen, s’est effectuée dans les limites de l’application de la loi, sur la base des missions qui lui ont été confiées.
A noter egalement que l’Agence National des Eaux et Forêts a intensifié ses interventions, en coordination avec les différents organismes de contrôle, dans toutes les régions du Royaume ainsi qu’au niveau des postes frontaliers et des points de passage, afin de faire face et de lutter contre toutes les activités illégales ciblant les espèces animales sauvages menacées d’extinction.
Elle appelle également chacun à s’engager et à coopérer avec toutes les services de contrôle afin de s’attaquer à tous les comportements qui menacent la survie de ces espèces dans la nature, qui constituent un patrimoine naturel qui doit être préservé pour les générations futures.