LITTERATURE FRANCOPHONE : INTERVIEW AVEC LA POETESSE ET NOUVELLISTE HASSANATENE SAÏFI

Interview réalisée par Mohammed Drihem

    Hassanatène Saïfi poétesse francophone, retraitée de l’enseignement  est depuis son jeune âge, auteure de nombreux poèmes publiés sur les Pages  de « L’opinion des Jeunes» (Fameux ODJ) cette belle rubrique créée par le célèbre journaliste Feu  Mounir RAHMOUNI au niveau du quotidien national « L’OPINION ».

     Nouvelliste à la plume féconde et étonnante, Hassanatène Saïfi  est l’une des écrivaines marocains  qui, par leurs œuvres ; apportent du sang neuf à la littérature Marocaine et qui méritent une attention particulière.

     Hassanatème Saïfi a à son actif trois Nouvelles : « Voyage du Maroc vers la France », « Vol de Rabat-Salé pour Damas » et « À la gare » édités à « Edilivre » en France où elle obtenu notamment de nombreux prix de poésie (en France). Elle est auteure de plusieurs recueils de poésie dont « Spleen » « Escapade  » édités en 2012 et « Évasion» et « Errance » en 2013 avec de nombreux d’autres recueils de poésie y compris la poésie engagée avec sa participation à plusieurs recueils collectifs francophones dont : notamment et entre autres : « Plume, Liberté et Paix » dédié aux enfants de Gaza,  «Vendredi 13 », « Nice » « A bas les armes ! Vive la paix », « Pour un Monde Meilleur », « Cancer »,  « Femmes victimes, femmes en vers », « Orphelins et Miséreux », « Les enfants du désert », « Ces petits vieux d’ici et d’ailleurs » sans oublier « Nous sommes tous poètes dans l’âme » à la mémoire du poète feu Karim M’seffer, « Le poète ne meurt jamais » à la mémoire du poète feu Younès Zemmi, « Hommage à la mémoire du journaliste feu Mounir Rahmouni », « Hommage à la mémoire de l’auteur feu Ahmed Abdelmalik Bakkali » et dernièrement en 2024 « Rouge ! Griffures de Calame » et « Éclats d’espérances ».

      Pour rapprocher davantage la poétesse Hassanatène Saïfi de nos fidèles lecteurs et lectrices nous lui donnons ici la parole pour nous parler d’elle et de ses premiers pas dans l’ecriture poetique et les nouvelles : L’Interview

Le Journal : Qu’est-ce qui vous a conduite à l’écriture et plus particulièrement à l’écriture poétique ?

Hassanatène Saïfi : Comme tout adolescent vous êtes perturbés par votre métamorphose physique, psychique et mental, perdus au sein de votre petit univers, un tas de questions triturent votre esprit, vous cherchez à découvrir le monde extérieur, votre entourage freine souvent votre élan. C’est ainsi que personnellement l’écriture s’est imposée à moi pour devenir un besoin élémentaire.

        Mon journal intime devenait mon ami fidèle, mon confident de chaque soir et à chaque moment où je prouvais le besoin d’écrire. Petit à petit mes écrits se transformaient en poésie, après avoir découvert ses effets bénéfiques. J’ai appris à me servir de quelques astuces grâce à mes professeurs de Français, qui semblaient satisfaits de mon évolution. 

       Sans me rendre compte, je devenais poétesse en herbe, l’écriture devenait pour moi un refuge, une sorte de thérapie et même un havre de bonheur, c’est ainsi que je m’étais convertie à la poésie,

Le Journal : Encore toute jeune ; vous avez publié vos poèmes  sur les Pages de l’ODJ de Défunt Mounir Rahmouni  de « L’Opinion », serait-il là le déclencheur de votre premier recueil poétique ?

Hassanatène Saïfi : A la maison, mon père lisait chaque soir son journal francophone, en le feuilletant un jour, je suis tombée par hasard sur une rubrique réservée aux lecteurs et lectrices. Il y avait des essais poétiques, des anecdotes, des citations, quelques articles etc. (une sorte de facebook de l’époque) l’idée d’y participer m’effleura l’esprit. Quand mon premier poème fut publié sous un pseudonyme à l’époque, je sautais de joie en cachette dans ma chambre. Mon père pouvait lire mon poème sans deviner que l’auteure c’était moi sa propre fille.  

           Autant qu’odejiste, j’avais trouvé l’astuce pour continuer à envoyer mes essais poétiques au journal «L’Opinions »  Rubrique : « l’Opinion Des Jeunes de corps ou d’esprit de 7 à 77 ans »  créée et dirigée par notre célèbre journaliste Mr. Mounir Rahmouni, un grand visionnaire, qui a toujours encouragé les poètes en herbe à publier leur propres écrits, d’ailleurs il y a dix de cela, je suis passé le voir au journal pour le remercier pour tout ce qu’il fait pour ses lecteurs et lectrices, j’ai été étonné de voir ce grand homme entre deux montagnes de courriers. paix à son âme 

          L’idée d’éditer mon premier recueil me hantait l’esprit à l’époque, j’ignorais quelle démarche il fallait entamer. Vu mon jeune âge, mon projet escompté et non concrétisé me donnait l’impression de quelque chose d’inachevée. C’est ainsi je suis restée sur ma faim durant plusieurs décennies.   

Le Journal : Depuis cette première expérience, les recueils de Hassanatène se poursuivent et ne se ressemble pas. Cet élan, d’où provient-il ? Avez-vous besoin de ce que l’on appelle habituellement  de l’inspiration pour écrire vos poèmes ou est-ce le travail sur la langue elle-même qui produit de l’écriture ?    

Hassanatène Saïfi :   Après avoir terminé mes études, j’ai travaillé, je me suis mariée,  j’ai exercé dans plusieurs établissements scolaires dans différentes villes au Maroc, compte-tenu des exigences du travail de mon époux paix à son âme. Mère de trois garçons j’ai été très occupée, mais quand l’inspiration venait, l’écriture l’emportait selon mon propre vécu et mon affect au féminin. Mes enfants ont grandi, ils ont terminé leurs études supérieures, ils ont travaillé, j’ai muri avec l’âge. Au moment opportun, j’ai profité pour faire partie du départ volontaire à la retraire.

         Et, depuis ma retraite anticipée, je me suis consacrée presque entièrement à l’écriture. 

        C’est ainsi qu’après plusieurs décennies, tout en entretenant ma passion, je suis arrivée à concrétiser mon rêve d’adolescente. J’ai publié depuis 2012 quelques nouvelles et plus d’une dizaine de recueils de poèmes, sur différents thèmes,  dont certains de mes poèmes ont été sublimés par une citation ou extrait de nouvelles de Feu Dr. Ahmed Abdelmalil Bakkali paix à son âme

      Autant que plume engagée j’ai participé depuis plus de dix ans, dans plus d’une quinzaine de recueils collectifs francophones internationaux et voilà mon parcours jusqu’à présent à ce sujet à travers plusieurs décennies

      J’ai eu plusieurs prix littéraire, en France et ailleurs, une cerise sur le gâteau. Dieu merci.  Pour vous dire, que rien n’est impossible, qu’il faut tenir à ses rêves afin de les réaliser

Le Journal : Travaillez-vous actuellement à un nouveau livre ? Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Hassanatène Saïfi : actuellement je travaille sur cinq recueils, sur différents thèmes dont certains poèmes ont vu le jour depuis plusieurs années, alors que d’autres arrivent comme d’habitude selon l’inspiration du moment

Le Journal : Un petit mot sur le devenir de la poésie engagées au Maroc ?

Hassanatène Saïfi: J’encourage la poésie engagée, afin d’ouvrir une fenêtre sur  les maux du siècle au Maroc et ailleurs en espérant voir un monde meilleur sur tous les plans éducation, santé, droit de la femme, de l’enfant, l’écosystème etc…