Parc National d’Ifrane. Conférence sur le Tourisme Durable : Les Acteurs Clés se Réunissent à Ifrane

Mohammed Drihem

      La ville d’Ifrane, capitale du tourisme vert au Maroc, a accueilli ce 24 septembre une conférence de haut niveau sur le tourisme durable. Cet événement, organisé par la Société Marocaine d’Ingénierie Touristique (SMIT) et l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF), a rassemblé les acteurs clés du secteur touristique, notamment les ministres du Tourisme, de l’Équipement et de l’Eau, ainsi que des experts internationaux.

        L’objectif principal de cette conférence était de discuter des opportunités d’investissement dans le tourisme durable au Maroc, en particulier dans les parcs naturels et les zones sahariennes et oasiennes. Les participants ont également abordé les moyens de renforcer la synergie entre l’investissement touristique et l’agriculture durable.

       Dans une Déclaration au Journal ; Mme Fatima-Zahra Ammor, Ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie Sociale et Solidaire a souligné : « Aujourd’hui, nous allons parler de l’importance de développer le tourisme durable en dehors des sentiers battus, car nous avons une richesse patrimoniale et des ressources naturelles incroyables dans notre pays.

       Nous avons lancé plusieurs initiatives dans ce domaine, comme le programme de valorisation des villages touristiques, qui crée des emplois et génère des revenus pour les familles locales avait-elle ajouté avant de conclure « qu’avec le développement du secteur touristique, nous avons l’ambition de construire un tourisme fort, mais qui soit également durable et responsable, en utilisant toutes les thématiques possibles.

        De son coté, Abderrahim Houry, Directeur Général de l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF) a déclaré au Journal que  l’Agence nationale des eaux et forêts participe aujourd’hui à un événement important pour le tourisme vert dans la province d’Ifrane prècisant que le choix de cette province n’est pas anodin, car elle dispose de potentialités importantes qui garantissent un avenir prometteur pour le parc national d’Ifrane.

      Pour lui ; cette rencontre a été l’occasion de rapprocher les points de vue des partenaires concernés par le tourisme vert dans la province d’Ifrane. Grâce à Dieu, nous avons pu établir un système qui sera un cadre de référence pour tous les partenaires dans ce domaine. Ce système a-t-il précisé ; sera un levier pour le développement durable dans notre pays.

        D’après le DG de l’ANEF ; cette conférence a également bénéficié de la présence de spécialistes dans ce domaine qui nous ont apporté leur expertise. Tout le monde sait que le tourisme écologique est basé avant tout sur la protection des écosystèmes, ce qui est essentiel. Il s’agit également de valoriser les ressources naturelles de manière durable. Le projet que nous avons lancé dans la province d’Ifrane est un projet modèle que nous allons réussir, inchallah. » Avait-il conclu.

       Pour sa part, Imad Barrakad, directeur général de la Société marocaine d’ingénierie touristique, a déclaré au Journal que ce forum rassemble de nombreux intervenants du secteur du tourisme durable en précisant que le tourisme durable attire de nos jours de nombreux touristes et nous travaillons actuellement à intensifier les investissements et à donner un élan à ce type de tourisme au Maroc.  

        Nous sommes actuellement à Ifrane, qui est la capitale de ce type de tourisme. Nous savons que le tourisme écologique est très important et nécessite des investissements. Nous essayons, dans le cadre de la Société marocaine d’ingénierie touristique, de travailler avec les collectivités territoriales et les intervenants nationaux pour créer un cadre qui permette une convergence et une synergie dans le travail et pour développer ce tourisme durable de manière importante.

        Pour Imad  Barrakad le tourisme durable génère actuellement environ 250 milliards de dirhams de revenus et nous essayons de l’attirer au Maroc. Bien que cela ne soit pas encore très développé, nous travaillons pour que dans les années à venir, il occupe une place très importante. Nous voyons également, dans le cadre de la stratégie touristique mise en place par le ministère du Tourisme, que le tourisme durable occupe une place importante dans la diversification de l’offre et de la demande.

      La Société marocaine d’ingénierie touristique travaille actuellement sur le produit, l’attraction des touristes et la participation à ce forum avec de nombreux intervenants, experts et professionnels pour voir comment développer les destinations marocaines, notamment les destinations sahariennes et montagnardes. Nous savons que le tourisme durable est très important dans ces régions a-t-il ajouté.

        Nous avons plusieurs projets en cours, notamment dans la région d’Ifrane, et nous travaillons avec l’Agence nationale pour la promotion de la destination touristique et d’autres intervenants pour mettre en place ces projets sur la carte touristique d’Ifrane. C’est un projet structurant pour la région et nous allons tout faire pour le réaliser dans les plus brefs délais et donner ainsi un élan au tourisme écologique et au tourisme vert dans la région d’Ifrane.

        Contactée par le Journal en marge de cet évènement, Catherine Bennaud a tenu de préciser : « Je suis la nouvelle directrice de l’Agence française de développement au Maroc. Et nous avons été invités dans le cadre de ce séminaire pour apporter un regard différent de Bailleur de fonds sur notre contribution à l’écotourisme au Maroc et la protection des parts dans le pays.

        Moi, je retiendrai trois points. Protéger les parcs et travailler sur l’écotourisme nécessite l’implication de nombreux acteurs, de tous les acteurs, que ce soit public, les agences publiques, les ministères et de la société civile de façon à aller sur des projets d’investissement, des projets plus petits portés par la société civile, de l’ingénierie sociale. Tout ça sous une impulsion qui est donnée au Maroc par Sa Majesté le Roi et coordonnée par le gouvernement. Deuxièmement, sur l’écotourisme en général, notre expérience montre qu’on réussit des projets d’écotourisme si on se base sur deux pieds. Le premier, c’est inscrire un projet dans la préservation de son écosystème, une trajectoire sobre en carbone, mais aussi en ayant une concertation entre les autorités dans une logique de développement territorial avec la consultation et la mobilisation de tous les acteurs du territoire. Et l’important est de travailler avec ces acteurs parce que les gens qui veulent faire de l’écotourisme cherchent à rencontrer la nature, mais aussi à rencontrer les hommes.

       Et pour qu’un projet d’écotourisme soit durable avait-elle ajouté ;  il faut que tout le monde y trouve son compte. Et donc, il faut travailler sur l’accueil, l’artisanat, l’agriculture de proximité. C’est un tourisme particulier, la gestion des déchets et qui font la durabilité de ces projets.

       Pour Timothée Robac, responsable du pôle ressources naturelles à l’Agence française de développement à l’AFD ; cette dernière travaille en appui au Parc national d’Ifrane depuis quasiment sa création. Ça fait plus de 20 ans qu’on a différents types d’appuis, mais je vais juste vous parler de l’appui actuel avec l’Agence nationale les eaux et forêts, ces équipes, le directeur général en parlerait mieux que moi. Il était tout à l’heure sur le panel. On a un appui en ce qui concerne la partie écotouristique et le tourisme doux. C’est-à-dire qu’on finance un opérateur qui travaille avec la direction régionale des eaux et forêts et avec le Parc national d’Ifrane pour développer une offre écotouristique et de tourisme doux avec des petits appels à projets qui peuvent permettre de financer des initiatives pour développer ce tourisme doux, durable, dans ce parc emblématique du Royaume.

       Pour l’Agence française de développement, a-t-il précisé ; il s’agit d’un petit appel à projets qui se base sur des initiatives territoriales, via le travail qu’on fait avec les représentations régionales des eaux et forêts, c’est un travail qui va s’inscrire dans le territoire et donc avec les acteurs locaux et les communautés qui sont au cœur de la vie du Parc. C’est un financement de l’AFD qui est mis en œuvre par un opérateur, un consortium, un bureau d’études qui s’appelle Aurea Brech et qui travaille avec Swiss Contact, l’organisation non-gouvernementale suisse, pour sous-traiter cette petite partie d’appel à projets. On a aussi tout un travail qui concourt à l’écotourisme en ce qui concerne les questions de valorisation, de conservation, de protection de la biodiversité. Et avec l’ANEF, encore une fois, l’ANEF le fait de manière totalement autonome, mais aussi avec des financements de l’AFD, on travaille à la réintroduction de différents types d’espèces qui sont des espèces emblématiques du parc ici à Ifrane.

        A noter enfin que la conférence a comporté trois panels de discussion sur les thématiques respectives de l’Investissement touristique et parcs naturels pour discuter des opportunités d’investissement dans les parcs naturels et des moyens de préserver l’environnement tout en développant le tourisme, l’Investissement touristique dans les zones sahariennes et oasiennes qui a permis aux experts de présenter des projets innovants pour développer le tourisme dans ces régions et discuter des défis et des opportunités liés à ce type de tourisme et enfin, la Synergie entre investissement touristique et agriculture durable lors duquel les participants ont exploré les moyens de renforcer la synergie entre l’investissement touristique et l’agriculture durable, en particulier dans les régions rurales.

        Cette conférence a été une occasion unique pour les acteurs clés du secteur touristique de se réunir et de discuter des opportunités et des défis liés au tourisme durable au Maroc. Les participants ont souligné l’importance de développer un tourisme responsable et durable qui préserve l’environnement et les cultures locales. Les conclusions de cette conférence seront prises en compte pour élaborer des stratégies et des projets concrets pour le développement du tourisme durable au Maroc.